Toutes les petites choses que j'ai pu voir
Création 2021 / La Manufacture
Interprétation :
Delia Antonio, Shannon Granger, Mathilde Morel, Gabriel Obergfell, Etienne Tripoz.
Mise en scène : Juliet Darremont-Marsaud
Scénographie : Fleur Bernet
Dramaturgie : Adriane Breznay
Création lumière. : Justine Bouillet
Création sonore : Stephane Donnet
Ce spectacle interroge l’action de se remémorer en tant qu’état de corps. Plus qu’un spectacle sur la mémoire ou les souvenirs, c’est une recherche sur ce qui est à l’œuvre lorsque l’on se souvient.
Les personnages explorent la façon dont leur corps en souvenir lutte contre la disparition, devient intensément vivant et présent dans ce combat contre l’oubli.
Le travail du jeu repose sur la recherche d’un lien entre les différent.e.s interprètes : comment la mémoire, mais aussi l’oubli, permettent une connexion ? Comment créer un lien entre les comédien.ne.s, le public et la mise en scène à travers l’exploration des mécanismes de la mémoire ?
On dit qu’ici, il y a des règles du jeu.
Qu’on est obligé de rester là, dans le lieu qui est entre-deux : entre la vie et la mort, les souvenirs et l’oubli, la présence et l’absence.
On dit que tout se couvre progressivement d’une épaisse couche de noir, qui envahit doucement l’espace et les pensées.
On dit que pour arriver ici, on a traversé l’eau : l’océan, un lac, un fleuve, une mare vaseuse.
On dit que ce lieu prend l’eau, qu’il y a des marées qui amènent continuellement avec elles le roulis et l’oubli.
On dit que si on touche l’eau, c’est fini.
On dit aussi qu’il y a des objets de notre vie d’avant qui nous ont suivi ici.
Ces objets sont des capsules de souvenirs qui libèrent les associations et les correspondances.
Ils font remonter à la surface toutes les petites choses qui ressemblent à la vie.
On dit qu’il faut sauver ces objets des eaux de l’oubli.
On dit que quand on sera prêts, on pourra partir nous aussi.
© Nicolas Brodard 2021
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